• Hanae, ken o motsu shōjo

     

    Hanae, ken o motsu shōjo

     

    Nom: Hanae, Ken o motsu shōjo 

    ( Hanae, la fille au sabre )

    Thème: Romance - Ancien temps - Tradition -  Combat 

    Synopsie:

    Cette histoire se déroulera dans le passé, à l’époque des rois et des sabres dans un empire qui se nomme L’Empire Yū.

    Venant de perdre son père et plus rien pour la retenir, Hanae, jeune fille de 16 ans, décide de partir de son village natal avec comme unique bien, un sabre.

    Le sabre qui lui assurera son avenir

     

      

     

  •  

    Dans le village de Towika, au milieu des montagnes de l'est, était née une petite fille du nom de Hanae. Sa mère, morte lors de l'accouchement, n'avait pu voir la beauté de son enfant: elle avait de fin cheveux auburn sur le haut du crâne, des yeux couleurs miel à en faire envier les nobles de ce pays et un sourire envoutant. Car oui, elle avait souri dès son premier jour. Tel un rayon de soleil après la tempête. « C'est un enfant envoyé par les dieux ! » ne cessait de répéter l'ancien du village, un homme respecté et aimé de tous. Son père, quant à lui, ne croyait pas un mot à ça. Pour lui, sa fille était la cause de la mort de sa femme tant aimé, mais ce n'était pas pour autant qu'il allait la détester. Loin de là. C'était la dernière chose qui lui restait de sa femme et il allait en prendre soin. 

     

    16 ANS PLUS TARD

     

    - Hanae! Hanae! Par pitié, viens vite ! 

    - Que ce passe-t-il Mme Tachiko ? Répondis-je en finissant de cueillir la dernière fleur que j'avais besoin pour mon bouquet.

    - C'est Monsieur Takiji, il est au plus mal!

    - Père ?!

    Avant même d'entendre une quelconque réponse, je dévalais la montagne et me précipitais vers une grande bâtisse en pierre. En franchissant la porte, j'entendis les chuchotements de plusieurs personnes.

    - Père ! 

    - Chut, ordonna un des hommes à ces côtés qui devait être un docteur. Votre père a besoin de repos si il veut retrouver la santé mademoiselle.

    - Allons Isoruko, inutile de mentir à ma propre fille.

    Sa voix normalement grave et imposante, était maintenant faible et terne. 

    - Père... Me mentir à propos de quoi ? Dis-je en appréhendant sa réponse. 

    Une dizaine de secondes passa avant qu'il ne me réponde:

    - Je vais mourir. 

    Mes yeux s'agrandirent, ma bouche s'ouvrit et je sentais mes jambes se défiler sous mon poids.

    - Pa... Père? Tremblotais-je. C'est une blague n'est-ce pas ? Dites-moi que c'est une blague, je vous en supplie! Vous ne pouvez pas... Non pas vous! Ne m'abandonnez pas! 

    Les larmes commençaient à couler sur mes joues alors qu'il ne me répondait toujours pas. Alors c'était vrai? J'allais me retrouver seule ? Mon père... Mon père tant aimé allait mourir ?  Il ferma les yeux comme pour rassembler ces dernières forces et quand il les rouvrit, son regard se dirigea vers les médecins:

    - Veuillez nous laisser, dit-il d'une voix autoritaire. 

    Une fois partit son regard se reporta sur moi: 

    - Ma fille. J'ai une histoire à te raconter. Assieds-toi ici, me dit-il en désignant une place de sa main droite. 

    Je m'assis et pris sa main dans les miennes: elle était froide, glacée même. Comme la mort. 

    - Il y avait un temps ou un homme combattait avec les troupes de l'Empire Yū. Cet homme était le plus fort de tous, tout le monde, même ses ennemis, le craignait. Cet homme, qu'on surnommait « l'homme au bâton » était quelqu'un de assez colérique, et lorsque que ses troupes perdirent contre l'Empire Jun, il laissa aller sa fureur d'une manière si terrible que personne ne pu jamais décrire. Il fut alors enfermer dans un cachot de peur qu'il ne s'en prenne à quelqu'un et resta là pendant 10 jours. Au bout du 10eme jour, l'Empereur lui même vint lui parler et le renvoya de la garde Impérial, lui conseillant de prendre un peu de temps pour lui et que peut-être, dans quelques années, il pourrait réintégrer la garde. Mais l'homme qui était maintenant ex général n'assuma pas et se retira dans de terres nouvelles où personne ne le connaitrait. Jamais au grand jamais il ne voulait revenir sur ces lieux ou son honneur fut briser. Il préférait même mourir, car c'est bien connu, l'honneur est plus important que la vie.

    Il reprit son souffle et continua: 

    Après avoir erré de long mois, sans trouver d'endroit où vivre, une jeune femme l'accueilla chez elle, ou plutôt le cacha dans une petite cabane qui servait de grange. À vrai dire sa famille était plutôt craintif des étrangers, et elle savait que si ils venaient à découvrir son existence, il le chasserait à coup de pierres. Cette femme, dont la beauté était sans pareil, combla la souffrance de l'ex-général et ils tombèrent tous les deux amoureux après quelques semaines de vie commune. Mais le rêve prit fin le jour ou le père de celle-ci découvrit son existence: il s'était assoupi sur le canapé et n'avait entendu quelqu'un entrer. Le père demanda des explications à sa fille mais elle ne sut quoi dire, alors il  la chassa. Ce fut dur pour pour les deux tourtereaux: l'homme souffrait de ce qu'il avait fait enduré à sa bien-aimée et la femme souffrait du déni de sa propre famille. Mais ils décidèrent de se relever et d'entreprendre une nouvelle vie, ensemble et unis. 

    Il s'arrêta quelques secondes. Je pus apercevoir avec stupeur qu'il avait les larmes aux yeux.

    L'homme et la femme marchèrent longtemps à la recherche d'un autre village, et après des semaines de cavales ils trouvèrent enfin leur bonheur : un petit hameau à l'est des montagnes de l'Empire. Là-bas, ils purent enfin se marier et vivre heureux. Mais la santé de l'épouse se fanait très vite et il était impossible d'aller à la capital : c'était un voyage long et périlleux, elle n'en survivrait pas. Après deux ans de vie commune, la jeune femme s'était mis en tête d'avoir un enfant, et cette idée lui remit l'envie de vivre. Mais les tentatives raté se succédèrent, jusque 4 ans après. Le femme était faible, mais enceinte. Malheureusement, porté un bébé était bien trop lourd pour elle, et sa santé recommença à chuter. Elle sut tenir le coup jusqu'aux 9 mois et à l'heure de l'accouchement, se fut trop pénible pour elle, et elle rendu l'âme avant de pouvoir voir son enfant. Son enfant Hanae, c'était toi. 

    J'écarquillais les yeux de surprise.

    - Quoi ? Moi ? Mais ce n'est pas possible ! Tu m'as toujours dit que mère...

    - Tout ce que je t'ai dit n'était que mensonge, me coupa-t-il brusquement. Je l'ai fait pour te proteger. Te proteger de... De...

    Il se mit à tousser violemment, ne terminant pas sa phrase et levant son buste pour ne pas s'étouffer.

    - Père  ! 

    Les hommes de tout à l'heure entrèrent dans la chambre précipitamment et un des docteurs s'adressa à moi: 

    - Il est temps de partir maintenant jeune fille. Laissez votre père se reposer. 

    - Mais... mais... Père ! 

    Le docteur me poussa de force à l'extérieur de la chambre. 

    Je jetais un dernier coup d'œil par la fente de la porte avant que celle-ci ne se referme et je me rendis compte de la triste vérité: il succombait à la mort.

    Je posais mes yeux plein de larmes vers le sol, regardant alors le bouquet de fleurs que j'avais fait dix minutes plus tôt pour la remise en pied de mon père. Ses fleurs roses, bleus ou encore violettes, ne me serviront désormais plus. 

    * * *

    Décédé. Décédé. Il était décédé. Me voila désormais devant sa tombe, à prier les dieux pour que son âme repose en paix.

    Père, père... Papa... De qui me protégiez-vous? Que vouliez-vous me dire? Oh Père... Je vous aimais tellement. 

    - Excusez-moi? Dit un homme en s'approchant vers moi.

    Je le reconnaissais, c'était un des médecins de tout à l'heure.

    - Oui?

    - Je vous présente mes plus sincères condoléances pour votre père. C'était un homme juste et bon.

    - Oui, murmurais-je alors que les larmes remontaient petit à petit. C'était. 

    - Je... Je sais que ça ne le fera pas revenir, mais avant de partir votre père m'a fait une requête.

    Je tournais ma tête vers lui.

    - Une requête?

    Dans la nuit noir, je pouvais quand même distinguer son visage: il avait de fin traits, des yeux de la couleur de l'émeraude et des cheveux noirs. Il semblait plus jeune que les autres médecins, il devait avoir la vingtaine, ce qui était peu courant quand on faisait cette profession.

    - Oui, une requête.

    J'attendis qu'il continu mais il ne fit rien de plus, regardant lui aussi la tombe de mon père.

    - Et puis-je savoir qu'elle était cette requête? 

    Il sortit de derrière son dos ce qui ressemblait à un bâton un peu courbé. Je sus tout de suite de quoi il s'agissait. Un katana. 

    - Il m'a demandé de vous remettre ceci.

    Il me tendit le katana et je le pris tremblante. La poignée était ornée de motifs effacés par le temps, mais je pouvais bien distinguer un tigre blanc. Le symbole de la force, du courage et de la longévité. Le fourreau du katana était aussi doté de motif, les mêmes que sur la poignée: des tigres. Il y en avait un de chaque côté.  Mais il y avait quelque chose plus. Chaque tigre blanc était en face d'un serpent. Non... Pas un serpent. Un dragon. Un dragon dont le corps s'enroulait tout autour. Le dragon symbole de la sagesse, du pouvoir mais aussi la réconciliation des éléments opposés. Les deux animaux se défiaient du regard. Je reportais mon regard sur la poignée pour voir si un dragon n'y était pas aussi, et oui, il y en avait un. Il était très peu voyant mais présent. Je sortis le katana du fourreau pour maintenant admirer la lame: elle était longue, et bien polie. Tout en haut des symboles étaient graver et disposer de façon vertical: 

    " 血で血を洗う "

    " Chi de chi o arau "

    " Laver le sang par le sang " 

     

    Ce katana était vraiment magnifique. Mais pourquoi me l'avoir offert? 

    Le jeune médecin me coupa dans ma songe en commençant à parler:

    - Et il m'a aussi demandé de vous dire que vous devez continuer à avancer et...

    Je le coupais:

    - Ne mentez pas, je sais très bien qu'il ne vous a pas dit ça. 

    Il me regarda un instant puis sourit.

    - Oui c'est vrai il ne me l'a pas dit, c'est moi qui vous le dit. 

    Nous restions encore quelques minutes dans le silence.

    - En tout cas merci, dis-je enfin. Merci de m'avoir apporter ce katana. 

    - Je n'ai fait que respecter la dernière volonté de votre père, murmura-t-il. Je vais maintenant vous laissez, je dois partir demain très tôt.

    - Passez une bonne nuit.

    - À vous aussi Mademoiselle Hanae.

    Et il disparut dans cette belle nuit de printemps.

    Je fixais encore quelques minutes la tombe, prit le bouquet que j'avais fait ce matin et le déposais sur la pierre froide.

    Ce bouquet n'était à la base pas destiner à ça, pensais-je. 

    Je relevais mes yeux vers le ciel brillant d'un million d'étoiles, serrais le katana contre moi et pris une décision: j'allais partir. Plus rien ne me retenait ici. J'allais découvrir le monde, le vrai monde. Celui derrière les montagnes, celui que je n'avais jamais pu voir. Celui que je voulais découvrir.

    Et surtout, je voulais découvrir qui avait vraiment été mon père. 

     

    * * *

     

    À l'aube d'une nouvelle journée, j'escaladais la fenêtre de ma chambre et retombais de l'autre côté. Quelques minutes plus tard, j'étais à l'entrée du village. Je le regardais de toute ça longueur et dis:

    - Adieu village de mon enfance, adieu Papa. 

    Et je me retournais vers mon avenir avec comme seul objet en ma possession le sabre de mon père.

    Une énième larme coula sur ma joue alors que je me promettais de ne pas me retourner.

    Je ne reviendrais surement jamais. 

     

    Le passé est fait,

    le présent maintenant, 

    le futur nos lendemains.

     


    12 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique